Des sachets biodégradables… ou pas.

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A l’heure où la France interdit les sachets plastiques à usage unique, la Suisse tend à les remplacer par des sacs dégradables ou biodégradables. A priori c’est plutôt une bonne idée, mais la situation n’est pas aussi simple. La Suisse consomme annuellement 3000 tonnes de sacs plastiques. Le terme biodégradable définit une substance

Sachets plastiques

Suivant cette définition, les sachets en plastique ne sont pas biodégradables car ils contiennent souvent des substances qui peuvent s’avérer toxiques pour les organismes vivants. De plus, ils se dégradent sur des temps très long. Alors que la durée de vie moyenne d’un être humain est de 71.5 ans, celle des sacs plastiques est de 450 à 1’000 ans. Le plastique se fragmente lentement sous l’action de la lumière, de la température et de l’oxygène. Mais lorsqu’ils ne sont pas exposés à ces éléments, le rythme de dégradation ralentit. Nous savons aujourd’hui qu’ils ont tendance à s’accumuler dans les océans, dans les sols et dans les systèmes digestifs. Les conséquences de cette accumulation sont par contre mal connues.

Sachets oxo-dégradables

Il s’agit de sachets en plastiques (à base de pétrole) auxquels on ajoute des additifs comme du métal. En s’oxydant, le métal accélère la fragmentation du plastique qui va s’accumuler dans l’environnement. Leur temps de décomposition n’est pas connu et ils ne répondent en aucun cas aux questions soulevées par l’accumulation de plastiques dans les océans, dans les sols et dans les systèmes digestifs. C’est même pire car ils ne sont plus visibles.

Sachets biodégradables

okcompost-home

Légalement, la décomposition d’un sac « biodégradable » doit pouvoir être accélérée par au moins une molécule. Mais cette molécule en se trouvera pas forcément au même endroit que le sachet biodégradable… Le terme englobe donc beaucoup de matériaux qui se dégradent à des vitesses différentes, selon le matériau et les conditions. Dans tous les cas, les sachets biodégradables se décomposent plus lentement que les déchets végétaux. Pour l’usage dans les composts, il faut donc opter pour des sacs estampillés « OK Compost » reconnaissables à leur logo et leur quadrillage vert. Depuis 2013, Migros Vaud a remplacé les sacs plastiques gratuits par des sacs payants, biodégradables et compostables. Mais leur bilan écologique fait débat.

En résumé

Techniquement, on peut donc coller l’étiquette « biodégradable » sur à peu près n’importe quel objet car il finira toujours par se dégrader entièrement, parfois après plusieurs milliers d’années. En cas de doute, il sera toujours préférable d’éviter d’utiliser des sacs et sachets à usage unique. En allant faire vos achats demain, pensez donc aux sacs réutilisables et recyclables.